La dernière review pour photographes de mariage commence à remonter. Et depuis quelques semaines on teste le A9iii sur le terrain pour Sony, alors il est temps de te faire un retour dessus ! On a testé ce boitier dans différentes conditions correspondant à nos conditions de travail habituelles. Si tu hésites à investir on te conseille donc de lire attentivement notre retour d’expérience !
On ne se connaît pas encore ?
Ca c’est nous, dessinés par l’une de nos mariées !
Moi c’est Elvire, et je forme avec Xavier (mon mari) un duo photo et/ou vidéo spécialisé dans le mariage depuis 6 ans. Ensemble on a déjà accompagné une centaine de couples pour raconter leur histoire. On propose également de la formation sur différents sujets à destination de nos collègues photographes pro. Tu es ici sur notre blog, alimenté régulièrement en conseils et anecdotes diverses et variées. Les photos qui illustrent cet article sont bien sûr de nous, et elles ont été réalisées à l’A9iii !
Si tu veux en savoir plus sur nous, tu peux te rendre sur la page Notre histoire !
Pourquoi et comment on a testé l’A9iii ?
Dans le cadre de notre activité de formation on entretient un réseau de partenaires afin de permettre à nos élèves de découvrir notre éco-système professionnel. C’est via l’un de ces partenaires que nous avons eu la chance d’échanger avec Sony France, qui nous a prêté pendant la dernière édition du workshop « Sors-toi les flashs » un A9iii et quelques objectifs sympathiques. Nous avons aussi pu garder l’A9iii quelques semaines suite à ce prêt, afin de le tester dans de vraies conditions. Cet article n’a pas fait l’objet d’une rémunération, mais nous avions envie de faire un retour complet sur ce boitier. Nous sommes libres d’y dire ce que l’on veut et il s’agit d’un retour 100% honnête.
32mm – f4 – 1/400 – ISO 400
Tour rapide de l’A9iii
La prise en main de l’A9iii
Avant même de l’allumer, on peut constater des différences sur l’A9iii, comparé aux A7iii et A9ii qui constituent notre arsenal. Tous les défauts présents sur les boitiers précédents sont corrigés, et tout tombe parfaitement sous les doigts. Les boutons sont plus gros et plus agréable. Le grip, tout en restant petit et compact, permet une très bonne prise en main. Bref, ergonomie au top.
L’écran
Historiquement, les écrans Sony se déportaient dans l’axe. C’est à dire que l’on pouvait orienter l’écran vers le haut ou vers le bas, mais pas sur le côté. Un avantage à nos yeux puisqu’on déteste les boitiers sur lesquels l’orientation se fait via un pivot sur le côté de l’appareil, qui déporte l’écran sur le côté de l’appareil (par exemple le R6 de chez Canon). Sony a mis un pied dans l’orientation via pivot avec l’A7iv et l’A7siii. Et on a eu un peu peur. Mais sur l’A9iii, l’écran est orientable sur tous les axes, ce qui permet une grande flexibilité tout en conservant l’axe central pour les personnes comme nous un peu tatillonnes sur le fait d’être droit et en face.
Le global shutter
La révolution de l’A9iii, c’est bien entendu le globla shutter. C’est le premier appareil photo intégrant cette technologie, jusqu’à présent réservée aux caméras cinéma. Ce que ça implique ? Plus de banding, plus de déformation liée à l’obturateur électronique, et plus de limitation de vitesse de synchro flash. Sur le papier, ça envoie du rêve. Est-ce que c’est aussi le cas en pratique, on en a justement profité pour tester !
Rafale à 120 images/secondes
Dernier dépassement de limites amené par l’A9iii, c’est la vitesse de la rafale. En effet, on est passé de 20 images/s sur l’A9ii à 120. Et en raw non compressé, s’il vous plaît. Une révolution pour les photographes sportifs (pas ceux qui font des pompes, mais ceux qui photographient les JO). Est-ce que c’est utile pour un photographe de mariage, on a testé, on te dit ça plus bas.
Test d’une photo créative de nuit à l’A9iii
50mm – f1.2 – 1/800 – ISO 125
Un couple, des bulles, un A9iii et 3 flashs (on travaille avec des godox ad100 et ad200). Et voilà le résultat de ce petit test de photo créative de nuit. Pour le placement des flashs, au nombre de trois, voilà les infos. Un orange et un bleu, en contre « latéraux », et un flash nu en contre « frontal ». De mémoire le orange était réglé à pleine puissance et muni de plusieurs gélatines et d’une grille. Le bleu était réglé à 1/4 avec une grille. Et le dernier à 1/32 ou 1/16, sans grille.
L’auto-focus
Ce que la réalisation de cette photo nous a permis de tester, c’est tout d’abord la qualité de l’auto-focus de l’A9iii. En effet faire la mise au point de nuit est souvent un challenge pour les boitiers. On a vu une nette différence de performance sur ce point entre ce boitier et l’A9ii (qui était déjà lui-même bien meilleur que l’A7iii). Là où un oeil humain ne voit qu’une vague silhouette dans l’obscurité, l’A9iii repère le visage et même l’oeil du sujet sans avoir besoin de la moindre source de lumière.
A9iii et dépassement de la vitesse synchro-flash de nuit
Autre point que cette photo nous a permis de tester, c’est le dépassement de la vitesse synchro-flash, de nuit. Si tu ne sais pas ce que ça veut dire, et que tu as envie de savoir, tu peux faire notre workshop sur le flash. Lorsque nous avons fait cette photo, il faisait nuit certes mais nous étions juste devant chez nous, et il y avait donc un peu de pollution lumineuse autour, et un mur assez proche du couple, derrière eux. Sans la possibilité de dépasser la vitesse de synchro-flash, il aurait fallu chercher un autre endroit pour faire cette photo, afin d’obtenir un fond parfaitement noir.
Test d’une photo créative de jour à l’A9iii
50mm – f2.8 – 1/6500 – ISO 640
Pour cette photo, nous avions envie d’exploiter les capacités de dépassement de la vitesse de synchro-flash en journée. L’idée était donc d’utiliser le manège semi-couvert d’une voisine gérante d’un centre équestre, pour éclairer au flash la silhouette de la voisine dans la partie couverte du manège, et d’éclairer au premier plan l’un de ses chevaux avec la lumière ambiante. On a finalement également ajouté un contre en latéral pour détacher un peu plus joliment le cheval du fond, tout en gardant la lumière du jour comme éclairage principal sur l’animal.
A9iii et dépassement de la vitesse synchro-flash de jour
Pour les réglages de cette photo, nous étions à 640 Isos, 1/6500ème en vitesse, et F2.8 pour l’ouverture. Le flash derrière la voisine est à 1/32ème et l’autre en contre latéral sur le cheval est à 1/32ème. Le cheval étant également éclairé par la lumière ambiante.
Test de séances couples urbaines à l’A9iii
Les tests sur une photo créative, c’est bien, mais ce qui manque souvent dans les reviews c’est une test sur de vraies conditions de la vraie vie. Par exemple de vraies séances couple urbaines, un peu longues. On a pu en faire deux en Normandie pendant que nous avions l’A9iii à la maison, une à Granville et une à Caen ! Cela nous a permis de tester d’autres caractéristiques de ce boîtier, et aussi d’en découvrir certaines limites.
A9iii et rafale
135mm – f4.5 – 1/320 – ISO 250
Si la rafale à 120 images/seconde n’est pas très utile pour d’autres personnes que les photographes sportifs, il reste quelques cas où ça peut être utile. Notamment pour photographier les sauts ou lancers. Nous avons donc testé une photo « saut » pendant la séance, avec la rafale au max. Et il faut l’avouer, sur ce genre de photos, c’est utile ! Là où on a souvent besoin de plusieurs tentatives avant d’avoir précisément le bon moment pour que les positions des deux personnes soient bonnes, on a pu faire cette photo en deux essais seulement. On a également noté un ressenti de rapidité d’écriture sur les cartes lorsque le boitier est en rafale, comparé au mode rafale sur nos boitiers plus anciens. Une simple impression ou le résultat d’une amélioration technologique ou logiciel ? Difficile à dire, mais on le note ici !
Affichage minimaliste sur l’écran
Bon là on va rentrer dans les paragraphes où on râle un peu. Comme on cherche toujours des points de vue créatifs, on shoote rarement à l’oeilleton, mais presque toujours à l’écran. Et il semble que quelque chose ai changé en moins bien entre l’A9ii et l’A9iii, c’est l’affichage des paramètres sur l’écran. En effet, sur l’A9ii on peut choisir un affichage avec absolument rien d’autre que l’image. Très utile pour soigner ses cadrages aux petits oignons, et placer son sujet en tout petit et proche du bord de l’image, chose que l’on aime fait assez souvent. Les réglages peuvent apparaître mais sur une barre noire située en-dessous de l’image. Sur l’A9iii, ce mode se désactive dès que l’on fait la mise au point ou que l’on déclenche, faisant réapparaître les paramètres en bas de l’image, qui viennent se superposer à l’image et en masquer une partie. Un détail, certes, mais source de beaucoup de frustration pendant ces deux séances couple. Si Sony nous lit, réglez ça rapidement. 😉
28mm – f4 – 1/20000 – ISO 250
Compatibilité de l’A9iii avec objectif non Sony
Le second moment où Xavier a été frustré pendant ces tests, c’est lorsqu’il a voulu utiliser son objectif 135mm. En effet il semble y avoir des soucis de compatibilité avec les objectifs qui ne sont pas des objectifs Sony. La mise au point avec le 135mm semblait défectueuse, il a dû passer en mise au point manuelle. Et le boitier a même freezé. On ne sait pas si c’est réellement le fait que l’objectif ne soit pas un objectif Sony, mais en tous cas à chaque fois qu’on a voulu utiliser cet objectif il y a eu des soucis, alors qu’il fonctionne parfaitement avec nos autres boitiers.
135mm – f1.8 – 1/400 – ISO 125
Réglages de la latence du flash
Et dernière source de frustration rencontrée en séance, le réglage de la latence du flash, à faire lorsqu’on souhaite dépasser la vitesse de synchro flash. En gros il faut indiquer au boitier avec quel décalage précisément le flash doit se déclencher par rapport au moment où le déclenchement a lieu. Pour le moment ce n’est pas automatiser, et il faut donc faire ce réglage à la main pour chaque flash et le refaire dès qu’il y a un changement de réglages (puissance du flash, triangle d’exposition sur le boitier). C’est gérable, mais extrêmement laborieux. Sur une utilisation uniquement « photo créative seule », ça passait. Sur une vraie séance, c’est laborieux. Et ça rend cette fonctionnalité de dépassement de la vitesse de synchro flash inutilisable en reportage de mariage pour le moment.
135mm – f6.3 – 1/800 – ISO 125
Test de séance famille à l’A9iii
A mi-chemin entre les séances guidées et le documentaire mariage, il y a les séances familles. Nous avons eu la chance de pouvoir en caler une sur la période où nous avions le boitier entre les mains. Et on a donc pu tester d’autres fonctionnalités !
Autofocus en rafale
On avait pu voir que l’auto-focus était particulièrement performant en condition de basse lumière, mais il nous restait à tester le combo auto-focus et rafale, ce qu’on a pu faire pendant une séance famille. Résultat très impressionnant ! L’auto-focus de l’A9iii semble vraiment imbattable, Sony a mis le paquet sur le développement technologique de leur auto-focus.
Absence de banding
50mm – f2.8 – 1/250 – ISO 5000
Après une petite balade en extérieur, on a terminé la séance famille dans la maison familiale, ce qui nous a permis de tester l’absence de banding promise. Et on peut donc officiellement le confirmer, même dans des conditions habituellement propices au banding avec obturateur électronique, pas de banding à déclarer !
Test en mariage à l’A9iii
Nous n’avions pas de mariage prévu sur la période pendant laquelle nous avions le boitier, mais Xavier a pu accompagner une collègue, Pauline Pasquette, sur l’un de ses mariages, en tant que second shooter. L’occasion donc de tester ce boitier sur un vrai mariage. Merci à elle (et aux marié·es et leurs proches bien sûr), d’avoir accueilli Xavier ! Il n’a pas eu le temps de tout trier et retoucher à temps pour cet article, mais je reviendrai l’éditer pour ajouter un diaporama dès qu’il sera prêt !
24mm – f5.6 – 1/250 – ISO 2500
Plage dynamique et bruit
Ce test en mariage nous a permis de constater que la montée en Iso de ce boitier est moins bonne que sur nos autres boitiers. La plage dynamique est moins étendue, ce qui entraîne des images bruitées plus rapidement. Ca reste ok, clairement, mais c’est quand même à savoir avant d’investir !
Pré-capture, à tester ?
Xavier n’avait pas activé cette fonctionnalité au moment du test en mariage, mais il a un peu joué avec après, et il est possible que la fonctionnalité de pré-capture se révèle utile en conditions de documentaire mariage. Le principe est que le boitier enregistre sur la carte la seconde qui précède le déclenchement. Donc si j’appuie précisément au moment où un couple s’embrasse, avec une vitesse de rafale de 10 images par seconde, en plus des photos prises pendant que mon doigt appuie sur le déclencheur, j’aurai 10 photos qui correspondront à la seconde qui précède ce bisou. Attention par contre au remplissage plus rapide des cartes, et pour que cette fonctionnalité soit utile il faut d’autant plus appliquer le conseil de « ne jamais baisser son boitier ».
La qualité des raws compressés
Petit détail technique que l’on a pu tester, c’est les deux formats de raws compressés, l’un avec perte et l’autre sans. La compression semble meilleure que sur l’A9ii. Les raws compressés prennent légèrement moins de place, et la qualité est inchangée. Ce n’est pas non plus un gain incroyable, mais même si c’est minime ça reste appréciable, surtout avec le volume que l’on shoote en mariage.
A tester une prochaine fois
50mm – f5.6 – 1/3200 – ISO 250
Si le réglage de latence des flashs est automatisé dans les mois qui viennent, on aimerait beaucoup pouvoir retester ce boitier sur un mariage, notamment un mariage en plein été avec un soleil puissant. Cela permettrait de vérifier si cette évolution technologique peut permettre de gérer la configuration particulière des cérémonies en extérieur mi-ombre mi-plein soleil, en compensant le soleil présent sur les zones éclairées avec le placement de flashs sur la zone à l’ombre.
Ce serait aussi l’occasion de tester la fonctionnalité de pré-capture. Même si il faudra sûrement quelques mariages pour s’y habituer et adapter le réglage des rafales et la durée d’appui sur le déclencheur pour que la pré-capture soit utile tout en ne surchargeant pas les cartes inutilement.
Et enfin, les fonctionnalités vidéo de ce boitier semblent aussi sur le papier très chouettes ! On s’est concentrés sur la photo pour ce test, parce qu’il fallait bien choisir un angle, et qu’avec la période des fêtes nous n’avions pas 100% de notre temps à disposition pour des tests. Mais une prochaine fois on pourrait avec grand plaisir se pencher sur un test vidéo !
On espère que ce test t’a plu en tous cas ! Si tu as des retours à faire, n’hésite pas à nous contacter via nos réseaux sociaux pour nous en faire part !